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Quelques précisions historiques sur le Djihad.

Le Djihad. Un terme que l’on entend parfois à l’heure des informations télévisées sans pour autant en saisir tout le contenu. Une notion familière pour qui s’intéresse aux soubresauts politiques du Moyen Orient. Un idéal que les organisations fondamentalistes reprennent à leur compte quand elles justifient les combats menés au nom de la religion. Un principe inscrit dans les pages du Coran et valorisé par le Prophète. Un principe que la tradition occidentale associe, presque par réflexe, aux croisades chrétiennes du XI° siècle. Comme si Islam et Christianisme ne s’étaient construits que par rapport à l’autre. Comme s’il existait entre les deux confessions une symétrie parfaite. Le Coran serait le négatif de la Bible, le Djihad celui des croisades, le Mudjahîdîn celui du chevalier parti à la conquête de Jérusalem. Schéma nécessairement trop simpliste pour décrire une réalité très complexe.

En langue arabe, l’étymologie du mot évoque l’idée d’un « effort tendu vers ». Quel effort ? Celui de répandre l’Islam hors des limites d’Arabie. Celui de convertir par la persuasion ou la force les populations de territoires plus lointains. Un effort que la communauté musulmane et son chef, le Calife, se proposent de réaliser. Un effort autant collectif qu’il est individuel puisque chaque guerrier s’engage aussi avec l’espoir d’une existence éternelle si la mort devait surgir à l’issue du combat.

Néanmoins, ramener le Djihad à sa seule dimension militaire lui retire une partie de sa signification. Car il existe bel et bien un autre Djihad, un « Djihad majeur ». L’effort est ici intériorisé. Le Musulman lutte contre ses faiblesses et ses doutes pour approcher au plus près une perfection morale et spirituelle. L’ennemi n’est pas l’infidèle. Il est avant tout soi- même. Plusieurs penseurs associent étroitement les deux principes parce qu’un bon soldat de la foi, prêt au martyr, s’interroge sur sa pratique personnelle de l’Islam.

Les historiens ont, avec plus ou moins de succès, tenté de saisir les mécanismes de la spectaculaire expansion musulmane au VII° siècle. Le Djihad y détient une part essentielle, les études réalisées le montrent clairement. Après la mort de Mahomet (632), les armées arabes se heurtent aux empires byzantin ou perse. Des rives de l’Euphrate au Nil, des étendues nord- africaines aux régions d’Andalousie, les successeurs du Prophète répandent la nouvelle religion. Une entreprise sans doute surprenante si l’on songe que les combattants disposent de moyens militaires limités, au moins dans les premiers temps de leur succès. Mais une entreprise réussie puisque les vieilles aristocraties persanes adoptent le message de Mahomet et en garantissent la diffusion en Mésopotamie.

Quelques siècles plus tard, l’idéal du Djihad s’essouffle pourtant. Les troubles politiques apparus sur les rivages orientaux de la Méditerranée, l’affaiblissement progressif de la fonction califale expliquent qu’au début du XI° siècle, le principe de « la Guerre Sainte » ait quelque peu perdu de sa valeur. Un principe que les Turcs Seldjoukides récupèrent néanmoins à leur profit lorsqu’ils bousculent les forces byzantines en Anatolie. Une manière pour les sultans de légitimer un pouvoir acquis par la force. Mais au cœur d’un empire morcelé en principautés rivales, les luttes fratricides que conduisent les Croyants eux- mêmes empêchent l’accomplissement du Djihad traditionnel, tel que Mahomet l’avait défini : les Seldjoukides éprouvent dans le fond bien plus d’hostilité pour les Fatimides d’Egypte qu’ils en ont à l’égard des souverains de Constantinople.

L’arrivée des Chrétiens en Orient, une arrivée aussi violente qu’elle est rapide, produit-elle un nouvel éveil du Djihad ? L’Islam trouve-t-il les ressources nécessaires à sa mobilisation contre les Francs ?
La chute de Jérusalem, le 15 Juillet 1099, bouleverse évidemment le monde musulman. Le difficile exode des réfugiés qui ont survécu au terrible massacre des vainqueurs choque les esprits. Le récit des exactions commises diffuse l’image d’un Occident brutal et sanglant. Image que certains poètes arabes reprennent et utilisent dans leurs compositions. L’un d’eux écrit ces quelques vers : « Jusqu’à quand ce torrent horrible des polythéistes se gonflera-t-il ?( …). Comment pouvez vous dormir devant tout cela, ne veillant que pour vos rancunes ? (…). Défendez votre religion et tout ce que vous avez de sacré comme le fait celui qui ne considère pas la mort comme une perte. ». Un juriste de Damas, Al- Sulami, précise pour sa part : « On est saisi d’un étonnement profond à la vue de ces souverains qui continuent à mener une vie aisée et tranquille lorsque survient une telle catastrophe, à savoir la conquête infidèle du pays, l’expatriation forcée des uns et l’humiliation des autres sous le joug infidèle avec tout ce que cela comporte : carnage, captivité et supplices qui continuent jours et nuits ».

Des propos volontairement forts pour encourager l’énergie d’un pouvoir abbasside passif, incertain ou indifférent aux victoires chrétiennes. Mais des propos qui, dans les premières années du XII° siècle, rencontrent une audience finalement limitée.
La réaction des états musulmans peut surprendre : si en Occident la croisade mobilise une large part de la société (Quoiqu’il ne faille pas exagérer le fait), la perte de Jérusalem trouve en Orient un écho plus modeste qu’on pourrait l’imaginer. Certes, la prise de la ville, et les tueries qui suivent, blesse l’Islam. Mais, l’inertie des dynasties fatimides, seldjoukides n’en demeure pas moins une réalité. Les rivalités et les conflits d’intérêts relèguent à un plan secondaire l’irruption brutale des Chrétiens en Syrie ou en Palestine.

Les Musulmans connaissent mal les adversaires qu’ils ont à affronter et se méprennent quant à leurs origines. Lorsque Godefroy de Bouillon se hisse sur les remparts de Jérusalem, il n’est dans l’esprit des souverains de Bagdad ou du Caire qu’un général envoyé de Constantinople par le Basileus. Un général comme il y en a tant eu par le passé. Finalement, rien de bien nouveau puisque l’Islam affronte depuis très longtemps les forces byzantines. (La confusion est d’ailleurs identique du côté occidental : dans son prêche la première croisade en 1095, le Pape ne fait aucune distinction entre les Fatimides d’Egypte et les Seldjoukides de Turquie, qui, pourtant, se disputent le contrôle des Lieux Saints).

L’installation des Latins au Proche- Orient place le Calife de Bagdad dans une position compliquée et lui impose de réagir. Chef spirituel et politique de la communauté musulmane, il doit conduire la libération des territoires perdus et reprendre à l’ennemi l’un des plus grands sanctuaires de l’Islam. Mais privé de réels moyens militaires, mis sous la tutelle des Seldjoukides, il ne peut organiser la reconquête des régions tombées aux mains des chrétiens. Une ambassade de Chiites et de Sunnites envoyée d’Alep n’apporte aucune solution satisfaisante. Les Seldjoukides semblent être en fin de compte les seuls protecteurs efficaces de l’Islam. Le Sultan accepte le principe d’une marche armée sur la Syrie mais ses motivations sont très tièdes : bien plus que la présence Franque, c’est essentiellement la turbulence d’émirs locaux qu’il souhaite réduire.

Pour éveiller l’énergie du monde musulman, et redonner au principe du Djihad un souffle nouveau, un principe que les querelles dynastiques orientales ont fini par émousser, il faut un évènement fondateur et porteur de sens. En 1119, le succès remporté par le maître d’Alep, le Turc Ilghazi, sur les Francs de Syrie produit un véritable choc. L’exaltation des sources arabes de l’époque évoque le sentiment d’une rupture essentielle : « Cette victoire fut l’une des plus belles. Jamais triomphe pareil n’avait été accordé à l’Islam dans les années passées, dans les jours d’autrefois » écrit Ibn Al Qalanisi. Certes, du côté chrétien, l’issue de la bataille est perçue de manière différente : un combat sans gloire que les Musulmans n’ont d’ailleurs pas conduit jusqu’à leur terme.
En tous les cas, l’échec des Croisés offre les conditions nécessaires à un redressement militaire rapide. Le gouverneur de Mossoul, Zengî reprend à son compte le vieil idéal du Djihad. Un idéal qui, mis au service de sa politique, rassemble autour d’un projet collectif les Musulmans. Sans doute, la prise de Jérusalem n’occupe-t-elle dans les ambitions de Zengî qu’une place somme toute modeste (Les principautés qu’il contrôle sont centrées sur les régions de la Haute- Mésopotamie). Néanmoins, son règne accélère l’épanouissement d’une propagande inédite, inscrivant l’idéal du Djihad au cœur des préoccupations religieuses du pouvoir.

L’accumulation des victoires développe d’ailleurs la certitude d’un retournement de situation : la reprise d’Edesse aux Latins en 1144 (que des querelles dynastiques expliquent au moins en partie) conforte l’assurance d’un Islam redevenu conquérant et agressif. Assurance que l’on perçoit à l’occasion d’un poème : « Il n’est pas de chair qui ne chancela, ivre de joie, il n’est pas de Coran dont l’ancre ne s’illumina (…). L’Islam s’éleva plein de fierté ».

La reprise de Jérusalem, le fils de Zengî, Nûr al- Dîn en fait un projet autant militaire que politique. Un projet nécessitant au préalable la restauration de l’unité du monde musulman. Une restauration malgré tout incertaine si l’on songe aux violentes fractures du Proche- Orient. Une restauration fragile tant que se maintient la dissidence des Fatimides d’Egypte.
Assuré du contrôle de Damas, dont il fait sa nouvelle capitale, Nur Al- Din envoie sur les bords du Nil l’un de ses meilleurs généraux, Shirkûh et son neveu, Saladin. Une succession de beaux succès contraignent les derniers califes du Caire à abandonner le trône.

L’œuvre de Nûr Al- Din n’est pourtant pas exclusivement militaire. Elle est aussi religieuse : présenté comme le « glaive de l’Islam », le sultan associe à l’idéal du Djihad, idéal qui n’a jamais été autant valorisé, la défense du sunnisme : la création d’un réseau de couvents dynamiques, de maisons d’enseignement, les Madrasas encourage, dans le respect de l’orthodoxie, la formation d’une élite administrative, religieuse et politique. Une élite essentielle à la lutte que Nûr Al- Din poursuit contre le chiisme (Des foyers de résistance se maintiennent en Egypte).
Reconstruction de la cohésion du monde musulman, approfondissement de la foi selon les enseignements de la Tradition, les réalisations de Nûr Al- Din semblent devoir marquer la postérité. Pourtant, Jérusalem demeure toujours aux mains des Chrétiens.

A la fin du XII° siècle, Jérusalem n’est plus seulement le troisième lieu saint de l’Islam, où jadis, selon le Coran, Mahomet fit un « voyage nocturne ». (Voyage drapé de merveilleux et de divin que le Prophète accomplit au cours d’une expérience mystique). Jérusalem est aussi une référence, un symbole que les intellectuels musulmans mêlent étroitement à la guerre sainte. La propagande du Djihad développe autour de la cité l’un de ses thèmes essentiels : celui d’une ville sacrée tombée aux mains des ennemis de la foi. Un thème que la piété populaire s’approprie rapidement. Un thème dont la renaissance d’une littérature quelque peu oubliée, « les mérites de Jérusalem » accélère la diffusion au cœur de la conscience des populations orientales.

Aussi, lorsque Saladin s’empare de la succession de Nûr al- Din en 1174, bien qu’il ne soit pas son fils, tous les éléments nécessaires à la reconquête de la ville sont réunis. Les circonstances de son accession au pouvoir valent au nouveau sultan bien des hostilités. Le surnom que lui choisissent ses ennemis (« Le chien enragé qui aboie sur son maître ») évoque sans doute la brutalité de son caractère, son ambition démesurée, son goût pour l’autorité. La légitimité de Saladin est dans le fond très fragile parce qu’il n’est que le neveu d’un général envoyé en Egypte par Nûr al- Din. S’il veut se maintenir à la tête des principautés que son prédécesseur à su rassembler sous son autorité, s’il veut asseoir son pouvoir, l’homme doit emporter de rapides victoires.
Comme l’avaient fait avant lui les Seldjoukides, il instrumentalise à son profit les thèmes du Djihad : la prise de Jérusalem, la victoire sur les Etats Latins d’Orient, la restauration de l’unité politique du monde musulman. Toute son action s’organise autour de cela.

L’entrée des Musulmans dans Jérusalem (1187), la capitulation de plusieurs places fortes chrétiennes (que la Troisième Croisade ne peut compenser) donnent de Saladin l’image d’un chef de guerre efficace, ingénieux et clairvoyant.
Les relations diplomatiques qu’il parvient à entretenir avec Gênes et Venise lui permettent de bâtir une puissante flotte de guerre. (Malgré les violents interdits de la papauté, les cités italiennes livrent régulièrement en Orient tout le bois nécessaire à la construction de navires). Le traité qu’il passe avec les Byzantins en 1181 porte un coup brutal aux solidarités chrétiennes. Solidarités de circonstance qui masquaient finalement bien mal les profondes incompréhensions religieuses entre Orthodoxes et Catholiques d’Occident.

Saladin est le grand artisan des progrès territoriaux de l’Islam à la fin du XII° siècle. Eloigné sur ses domaines de Mésopotamie, sans véritables possibilités, le Calife de Bagdad ne peut participer au mouvement de reconquête. S’il adresse au vainqueur des Francs cadeaux, récompenses et encouragements, le souverain abbasside s’inquiète néanmoins des succès obtenus. Il craint particulièrement que le vainqueur de Jérusalem ne finisse par revendiquer le pouvoir en Iraq et en Iran. (Ne s’est-il d’ailleurs pas proclamé, après la prise de la ville, Al- Nasîr, (Le victorieux) un titre dont seul en principe le Calife peut se draper ?).

Le règne de Saladin marque un moment très fort du Djihad. Valorisé et sacralisé parce qu’il légitime l’autorité du sultan, le principe de la Guerre Sainte produit un bouillonnement intellectuel sans précédent. Juristes, poètes, théologiens, spécialistes du Coran se bousculent autour du trône et participent à l’élaboration d’une propagande officielle centrée sur l’idéal d’un Islam actif et confiant. Une littérature volumineuse surgit des milieux savants que le pouvoir appelle auprès de lui : ouvrages abordant les questions militaires ou tactiques, traités religieux ou polémiques s’intéressant aux aspects de la lutte contre les Infidèles, jamais le Djihad n’a autant suscité de réflexion.

Une activité qui pourtant se ralentit à la mort de Saladin en 1193. La disparition du maître Ayyoubide (La dynastie qu’il fonde) ouvre une nouvelle période de divisions et d’incertitudes. Le royaume se fracture en principautés rivales davantage préoccupées par leur propre survie que la poursuite du combat contre les Chrétiens. Dans ces conditions, le Djihad se trouve relégué à un plan plus secondaire même si, officiellement, les derniers Etats latins d’Orient restent les seuls ennemis à vaincre.
Pourtant, depuis les débuts du XII° siècle, la situation politique a évolué : les Occidentaux ont perdu l’essentiel de leurs positions. Affaiblis, empêtrés dans d’interminables querelles dynastiques, ils ne représentent qu’une menace relative dont, en fin de compte, les Musulmans se soucient moins que par le passé.

Au thème d’un Islam conquérant et agressif, thème que Nur al- Dîn et Saladin ont entretenu tout au long de leurs règnes, succède l’idée d’une paix méritée et nécessaire. Le traité que le Sultan al- Kamil signe avec l’empereur Frédéric II en 1229 est très révélateur d’une attitude nouvelle, recherchant davantage le compromis que la lutte : la restitution de Jérusalem aux Francs semble clore l’époque d’un Djihad triomphant, époque d’ailleurs liée à la nécessité de conserver le troisième lieu saint de l’Islam.
Les concessions du Sultan provoquent une flambée d’indignation dans les milieux attachés au souvenir de la Guerre Sainte. Mais l’ardeur militaire des règnes précédents semble avoir vécu.

Le Djihad disparaît-il ? Au XIII° siècle, de nouveaux bouleversements territoriaux raniment l’image de Saladin et mobilisent les Musulmans. Les deux croisades de Saint- Louis produisent en Orient une violente réaction des Ayyoubides. Une réaction que les Occidentaux ne peuvent contenir : la perte des ultimes places fortes chrétiennes (dont Saint- Jean d’Acre en 1291 achève la période franque en Orient).

L’intrusion brutale des Mamelouks en Egypte en 1250 (Les descendants de Saladin disparaissent à cette date) suivie de l’arrivée des Mongols en Syrie dix ans plus tard (Ces derniers détruisent le pouvoir abbasside en 1258) marque un nouveau temps fort de l’histoire du Djihad.
Victorieux en Egypte et au Proche- Orient, les Mamelouks se heurtent aux hordes mongoles qu’ils parviennent à rejeter en Mésopotamie. Les vainqueurs cherchent à légitimer leur autorité politique par la restauration d’une propagande centrée sur l’idéal du Djihad. La floraison d’ouvrages consacrés aux arts militaires et au thème de la Guerre Sainte développe l’image d’une dynastie active, garante de l’orthodoxie sunnite et d’un ordre que les dernières forces chrétiennes mais surtout mongoles mettent en péril. L’appui des milieux religieux respectueux de la Tradition permet aux souverains Mamelouks de s’imposer durablement.

Principe essentiel de l’Islam puisque le Coran le définit dès ses premières pages, le Djihad n’a pas toujours connu son heure de gloire. Quelque peu oublié lorsque les Croisés pénètrent en Orient, il renaît sous le règne des sultans Seldjoukides et Ayyoubides. Saladin, et longtemps après lui les Mamelouks, en font le moyen essentiel de leurs ambitions : une manière de légitimer un pouvoir usurpé, une façon de rassembler autour d’un idéal commun les Musulmans. Au cœur de l’Islam, le politique et le religieux se mêlent étroitement.

Huit siècles plus tard, à l’heure où l’Irak sombre dans ses déchirures fratricides, à l’heure où des organisations fondamentalistes cherchent à déstabiliser les gouvernements de plusieurs pays (En Occident comme au Maghreb ou en Asie), le principe du Djihad agit toujours comme un référent de la mémoire musulmane. L’attitude de Saddam Hussein, lorsqu’il était au pouvoir est sur ce point révélatrice : ne s’était-il pas proclamer « nouveau Saladin » ? Tant que perdureront les troubles politiques du Proche- Orient, en Palestine, au Liban, en Irak, il est sans doute probable que la Guerre Sainte ait devant elle de beaux jours….