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Et si Hitler avait survécu à la seconde guerre mondiale ?

Le 2 Mai 1945, les derniers défenseurs de Berlin déposent les armes et remettent aux Soviétiques leur reddition. Commence alors dans la capitale du Reich la recherche de l’ennemi public numéro un : le Führer lui-même. D’après les renseignements qu’elle possède, l’Armée Rouge sait que le dictateur nazi s’est enfermé depuis le 17 Janvier précédent dans le Bunker de la chancellerie. Quand les premiers soldats de Staline pénètrent dans les lieux, ils ne découvrent que des dizaines de cadavres encore sanglants, ceux des hauts dignitaires du régime qui ont préféré la mort à la défaite. Parmi eux, les militaires découvrent les corps sans vie de Gobels, de sa femme et de leurs six enfants. Mais nulle trace d’Hitler. Un moment, on croit bien reconnaître les restes de celui-ci à cause d’une vague ressemblance. Un rapide examen montre qu’il ne s’agit pas du Führer. Alors, à travers le Bunker, les recherches se poursuivent. Et l’on finit par découvrir un endroit isolé où la terre semble avoir été retournée depuis peu. Quelques soldats creusent et mettent à jour les dépouilles calcinées de deux cadavres. Les restes sont récupérés et envoyés pour analyse dans un laboratoire de la banlieue de Berlin. Des experts soviétiques se penchent sur les ossements apportés et rédigent un rapport tenu secret sur ordre de Staline. Puis, les dépouilles sont enfermées dans une simple caisse de munitions qui suivra l’Armée Rouge dans sa longue marche vers l’Ouest. A chaque étape, le cercueil improvisé est enterré pour ne pas être découvert. Mais un soir, quelques militaires à la recherche de butin le déterrent et le lendemain, on retrouve son contenu dans des fourrés aux alentours.

Les examens médicaux pratiqués sur les deux dépouilles apportent aux scientifiques soviétiques la certitude qu’ils ont bien entre les mains les ossements du führer et de sa compagne Eva Braun. Mais, l’autopsie n’est pas complète car il manque la partie supérieure du crâne d’Hitler. Les experts pensent donc que celui-ci a mis fin à ses jours en utilisant un comprimé de cyanure.

Cependant, Staline, pour sa part, entretient de sérieux doutes quant à l’identité de l’homme dont les restes carbonisés ont été soumis aux médecins de l’Armée Rouge. A la fin de la guerre, des rumeurs persistantes affirment que le dictateur aurait fui Berlin assiégée pour se rendre en Amérique du Sud, dans le plus grand secret. Les Soviétiques font donc transférer en URSS les dernières personnes à avoir vu Hitler vivant : son chauffeur, sa secrétaire, son domestique, sa standardiste. Au terme d’interrogatoires violents durant lesquels la torture est utilisée par moment, les services secrets russes obtiennent le témoignage des proches du Führer : le 30 Avril 1945, celui-ci a bien décidé de mettre fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête, tandis que son épouse de quelques heures, Eva Braun absorbe une pilule de cyanure. Craignant que son corps ne soit livré à la foule comme celui de son vieil allié Mussolini, exécuté le 28 Avril 1945, Hitler demande que son cadavre et celui de sa femme soient brûlés après leur mort.

Renvoyés au bunker, quelques experts soviétiques découvrent la partie supérieure du crâne du Führer, explosée par une balle de gros calibre. Le dictateur s’est donc bien suicidé par arme à feu. Ses restes sont d’ailleurs conservés dans le plus grand secret par les Soviétiques avant d’être détruits définitivement dans les années 1970. Seule une partie de la boite crânienne du dirigeant nazi est gardée pour être exposée à Moscou à l’occasion du 55ème anniversaire de la victoire. Du côté de l’URSS, Hitler est donc bien mort le 30 Avril 1945, dans son bunker, vers 15 heures.

En revanche, du côté américain, le doute persiste très longtemps. Staline refusera toujours de révéler aux Etats-Unis la découverte de l’Armée Rouge et ne dévoilera jamais aux Occidentaux les recherches faîtes sur les restes d’Hitler.

Le président Hoover n’a donc absolument aucune idée de ce qu’a pu devenir le dictateur allemand lors de la chute de Berlin. Aucun cadavre n’ayant été découvert, le FBI pense très sérieusement dans les années 1950 qu’Hitler est encore vivant et qu’il se cache quelque part dans le monde. Des expéditions secrètes sont organisées pour découvrir le lieu supposé où celui-ci aurait pu se réfugier. Les services secrets américains pensent longtemps que le dictateur se serait enfui dans un pays d’Amérique du Sud, en Colombie ou en Argentine. Mais les enquêtes ne donnent rien.

A la même époque, le FBI est submergé de lettres indiquant la présence du chef nazi en plusieurs lieux à travers la planète. Dans les années 1950, des centaines de personnes de bonne foi ou non affirment avoir rencontré Hitler dans un hôtel, dans un parc, dans la rue....Ainsi, le Führer est aperçu à de nombreuses reprises dans une pension familiale d’Angleterre, au Danemark, au Japon même où un pilote affirme l’avoir transporté. Selon les témoignages, le dictateur se serait laissé poussé la barbe, aurait refait son visage et s’apprêterait à revenir à la tête de partisans comme lui en cavale. La piste la plus sérieuse provient d’un médecin de Saint Louis annonçant avoir soigné un homme ressemblant au dirigeant du Reich pour des problèmes gastriques. Or, effectivement, de son vivant, Hitler souffrait d’ennuis abdominaux et personne, à part les services secrets, n’était en possession de cette information.

Toutes les pistes sont très sérieusement examinées par le FBI et Hoover demeure persuadé très longtemps qu’Hitler se cache quelque part. Ce n’est qu’en 1956, onze ans après la fin du conflit, que les enquêteurs américains, faute de preuves concrètes, referment le dossier sur la conclusion suivante : Hitler est bien mort le 30 Avril 1945, à Berlin. Finalement dans les années 1970, les Soviétiques finissent par transmettre aux Etats-Unis les rapports des examens pratiqués au lendemain de la guerre sur les restes découverts dans le Bunker.

Aujourd’hui, le doute n’est donc plus permis : le Führer s’est bien suicidé en 1945 à Berlin. Le secret qui a longtemps entouré sa mort et la découverte de ses restes par l’Armée Rouge n’est pas étranger à la vague prodigieuse de rumeurs qui a déferlé sur l’Occident au lendemain de la guerre : et si Hitler avait survécu ?